- la médiathèque à la maison - CHAPITRE 18 - édition vacances ! - Réseau des médiathèques du Pays de Châteaugiron

– Bon, après cette frayeur, si on faisait une pause pique-nique près du moulin à eau, là-bas ? C’est joli, et j’ai des sandwichs pour tout le monde ! propose Méline, enthousiaste.
Cette proposition est joyeusement accueillie par l’ensemble de nos héros, qui ont bien mérité de passer un moment loin des énigmes, des fantômes et autres créatures.

Sur place, Méline sort une grande couverture. Elle tente de l’étendre par terre, mais le vent la lui renvoie en pleine figure.
– Rah, y a trop de vent ! Si on s’installait plutôt à l’intérieur du moulin ? suggère-t-elle.
– Euh, mais c’est pas à quelqu’un ? s’inquiète Abigaëlle.
– On y va, on verra bien ! dit Djazz, déjà en marche.
– Ne vous inquiétez pas, ça fait bien longtemps qu’il n’est plus en fonctionnement ! rassure Neoh.

À l’intérieur, nos amis découvrent de nombreux rouages de toutes tailles et d’impressionnantes machines dont ils ignorent les fonctions.
– C’est hyper joli, tous ces vieux mécanismes !
– Tu trouves, Abi ? C’est surtout tout délabré. Regarde, y a même une grosse chaîne qui traverse le plancher. Faites attention de ne pas tomber dans le trou ! prévient Méline avant de déployer sa couverture sur le sol poussiéreux.
 

Alors que nos aventuriers commencent à manger, Djazz propose :
– Si on jouait à action ou vérité ?
– Si tu veux ! dit Neoh.
– Ouais, trop bien ! s’exclame Abigaëlle, enthousiaste. J’y ai jamais joué moi, c’est plus un truc de grands !
– T’inquiète, lui répond Méline, on ne sera pas trop durs avec toi ! Allez, je commence : Djazz ! Action ou vérité ?
– Vérité ! J’ai rien à cacher, moi.
– D’où te viennent toutes ces cicatrices ?
– Moi j’suis sûre qu’elle s’est battue avec des gangsters !
– Euh, pas tout à fait, Abi. En fait, chez moi j’ai une chambre à l’étage, et j’avais verrouillé ma porte pour être tranquille… Mais impossible de retrouver cette fichue clef au moment de sortir ! J’ai dû passer par la fenêtre et sauter dans un buisson pour amortir ma chute, mais c’était des ronces. Voilà, c’est pas très glorieux ! raconte Djazz, honteuse.
– T’aurais pas eu ce problème avec mon système de planche ! nargue Neoh.
– Neoh, action ou vérité ? questionne Abigaëlle.
– Action !
– Je le savais ! Alors, plutôt que de te moquer de Djazz, crée une potion pour la rendre plus maligne !
– Eh oh, ça veut dire quoi, ça ? s’offusque Djazz.
– D’accord ! Je suis sûr que j’peux trouver un tuto d’Hortensia pour ça sur Youtubercule, dit Neoh en lançant l’application. Alors… voilà !

« Wesh l’asperge, c’est Hortensia ! La pêche ? Aujourd’hui, j’vais te montrer comment en avoir plein la teté ! Constate : tu mélanges 4 pincées de beuher avec 1 page de dico et 1 veuch d’intello. Après t’attends pépouze 5 minutes, et cul sec ! Glou glou glou… Voilà, chers confrères, j’espère que ce didacticiel vous a enchantés. Nous nous retrouverons prestement pour une nouvelle vidéo. »

– Ça a l’air de marcher…  remarque Abigaëlle.
– Au travail ! s’exclame Neoh en s’arrachant un cheveu.
Djazz en décroche aussitôt un de la tête d’Abigaëlle et le tend à Neoh.
– Prends plutôt celui-là, ça marchera mieux !
– Je vais dehors récupérer quelques brins d’herbe, dit Méline.
– En revanche, j’ai pas de dico… On n’a qu’à prendre une page de n’importe quel bouquin ! dit Neoh en s’approchant d’Abigaëlle.
– Pas touche ! Je ne veux pas que tu déchires mes livres ! dit fermement Abigaëlle en se frottant la tête. T’as qu’à prendre celui-là !
Neoh suit le regard d’Abigaëlle et remarque un livre à la couverture sombre, à moitié recouvert par une planche cassée.
– « Le Servonomicon », lit Neoh en ramassant l’ouvrage. Je ne comprends rien à ce qui est écrit dedans, ça a l’air d’être dans la même langue que l’annotation sur le vieux plan… Ça fera l’affaire ! dit-il en arrachant une page au hasard.

Quelques minutes plus tard, la potion est prête.
– Donne-moi ça, qu’on en finisse ! s’impatiente Djazz.
Neoh lui tend la potion et, ni une ni deux, elle n’en fait qu’une gorgée !
– Je… je vais vomir ! dit Djazz en courant à la fenêtre recracher le tout dans la Vilaine.
– Ça va, Djazz ? s’inquiète Méline.
À peine a-t-elle ouvert la bouche pour répondre qu’un grondement se fait entendre à l’extérieur du moulin. Les enfants se précipitent à la fenêtre et remarquent que le fleuve est en ébullition. Les murs du vieux moulin commencent à trembler…